2 jours que je la regarde, que je la bois, qu’elle me baigne.
2 jours que mes mots sont bien trop fades pour elle.
2 jours qu’elle me coupe le souffle au détour d’un chemin, dans le toit d’une maison, derrière l’ombre d’un arbre.Que je la veux pour toujours, que mon ventre se serre à l’idée du départ. Un jour.
Elle est l’eau des rivières d’Heidi rafraîchissant les déserts de St-Exupery.
Elle est l’éblouissement des plages de mon Océan, dans les vertiges acérés de tes cimes.
Parfois je doute même de sa possibilité.
Truman show.
La lumière de Clarens.
Sur le gris tourterelle du mur, les ombres sont trop nettes. La lumière est laser.
Vrombissement à 3 m, je distingue le duvet jaune du corps de cette abeille. La lumière se fait loupe.
Et puis l’or de ta peau.Les fils anthracites de l’ombre de tes mèches sur cette nuque ambrée. L’ambre rond de ton épaule, le velours de ton bras. La lumière est caresse.
Dans cet arbre, elle couvrira d’argent la moitié de chaque feuille. Et déesse des matières, elle fera transparent l’autre moitié vert tendre.
Dans ce buisson hirsute, le rose de chaque fleur est unique et parfait. Chacune a sa couleur, et pourtant elles sont mille.
Les chemins sont de brique, acajou près des flaques. Leur teinte est si profonde que la terre doit être pure.
Et puis il y a le ciel.
Evidemment, du bleu. Laiteux au creux des cols, il est presqu’électrique quand il enserre ces cimes.
Seuls des pinceaux les peuvent.
Chacune de ces couleurs, je l’avais vue ailleurs, mais jamais si intense, jamais tellement puissante, jamais tellement ensemble.Ce ne peut être qu’un peintre qui a teint ce décor.
La lumière de Clarens
Il est midi. Le soleil cuit. Dans les autres brasiers du monde, ses sœurs sont aveugles, blanches et aveuglantes. La lumière de Clarens n’a pas cette fadeur.
Lumière d’Afrique du sud, elle refuse la suprématie du blanc, ne laisse jamais le noir dans l’ombre. Virtuose de toutes les couleurs, elle les marie mieux qu’ailleurs.
Clarens, Afrique du Sud. Sa lumière arc-en-ciel.